BB 9400
Les BB 9400, étudiées par la SNCF à la suite des Jacquemin, avaient une silhouette identique à celles-ci mais réduite, qui s’en inspirait fortement. Elles étaient dédiées aux lignes faiblement armées où leur faible masse (60 tonnes contre 82,8 tonnes pour les BB 9200), et leur centre de gravité abaissé, les ont rendues particulièrement adaptées. Cependant, leur puissance modérée (2210 kW contre 3850 kW pour les 9200) a parfois nécessité de les utiliser en UM, comme ce fut plus particulièrement le cas sur la ligne dite “des Causses” entre BEZIERS et NEUSSARGUES, au profil sévère, où elles se sont illustrées, entre autres, dans la traction d’un train rapide renommé : l’Aubrac
Ces machines, dont la première a été mise en service en 1959 (époque IIIb), et qui ont roulé pour les dernières jusqu’en 1994 (époque V) sous une numérotation différente (BB 9600), étaient équipées d’un bogie monomoteur dont le profil est très proche de celui des locomotives diesel BB 67000/67300. Leur vitesse était limitée à 120 km/h. Les dernières machines – BB 9531 à 9535 – ont été équipées d’origine de boîtes d’essieux à rouleaux, de pantographes spécifiques, d’une commande de frein différente (PBL2 au lieu du robinet H7A) et d’un double-réducteur manœuvrable à l’arrêt depuis le couloir (120/180 km/h), permettant ainsi leur utilisation comme machines de vitesse.
La toiture des 35 premières était basse (BB 9401 à 9435), ce qui a nécessité d’y ajouter un capot surélevé pour la fixation des pantographes. Les cent machines suivantes ont reçu d’origine une toiture plus haute (BB 9436 à 9535).
Elles étaient équipées de deux pantographes “unijambistes” – une première en 1,5 kV continu où ce type d’appareil était alors inconnu – de type AM 14 (quatre pieds), ressemblant – de loin – aux AM11 monophasés équipant les BB 16000, et auxquels a été rapidement ajouté un croisillonnage sur le cadre supérieur.
Leur esthétique particulièrement réussie a évolué avec le temps, d’abord avec le retrait des jupes des faces avant et avec l’adjonction de feux rouges, puis avec le retrait des “moustaches” remplacées par un plastron blanc avec le numéro peint en jaune (peu visible) ou en noir et un gros sigle SNCF incliné jaune entre les feux (version dite “Béziers”). Les faces latérales ont reçu un large bandeau blanc prolongé sur les faces avant en englobant les feux. Parallèlement, les plaques latérales en relief ont été retirées au profit d’inscriptions peintes inclinées jaunes (sigle dit Beffara). Les phares Marchal d’origine ont été remplacés sur certaines par les nouvelles versions universelles à pincettes de diamètre d’optique réduit.
Certaines machines ont reçu la livrée dite “béton”, et d’autres une livrée plus colorée due à Paul Arzens, gris clair avec moustaches frontales brunes et flèche jaune intégrée recevant le numéro et le sigle SNCF, ainsi qu’une bande ceinturant la caisse de couleur brune également.
Dans les années 80, une partie de la série (42 unités) a été transformée en BB 9600 réversibles, avec livrée “béton”, à l’exception de deux exemplaires assignés aux navettes entre les gares de Tours et de St Pierre des Corps, ceints de flèches bleues style “TGV atlantique”.





